Cinq risques pour la France en deux ans
Manuel Lewin, chef de la gestion des risques de Zurich Canada, présente les cinq principales menaces auxquelles le Canada sera confronté au cours des deux prochaines années. Appuyée par les conclusions tirées du Rapport sur les risques mondiaux 2025 du Forum économique mondial, l’expertise de M. Lewin est essentielle à la compréhension des défis à venir.

Dans un monde de plus en plus interconnecté, les Canadiens sont très conscients des différents risques mondiaux qui entraînent des répercussions sur la stabilité sociale, économique et politique de leur pays. L’incertitude causée par l’administration américaine actuelle accroît la complexité de la gestion de ces risques, en particulier pour ce qui est des politiques commerciales et économiques. Cet article, qui s’appuie sur les conclusions tirées du Rapport sur les risques mondiaux 2025 du Forum économique mondial (FEM) et Zurich, se penche sur les cinq principaux risques qui pèseront sur le Canada au cours des deux prochaines années : le ralentissement économique, la pénurie de main-d’œuvre et de talents, l’inflation, la pauvreté et les inégalités ainsi que les conséquences négatives des technologies d’intelligence artificielle, de la désinformation et de la mésinformation.
1. Le ralentissement économique
Le ralentissement économique, un état caractérisé par la récession ou la stagnation, constitue une menace importante pour la stabilité économique mondiale. Le Rapport sur les risques mondiaux du FEM souligne la possibilité d’une récession mondiale prolongée provoquée par les tensions géopolitiques, les effets du changement climatique et les facteurs de risque financier systémiques.
Pour le Canada, un ralentissement économique pourrait entraîner une baisse des dépenses de consommation, une réduction des investissements et une augmentation des taux de chômage. La dépendance du pays envers les ressources naturelles et le commerce le rend particulièrement vulnérable aux fluctuations du marché mondial.
De plus, les droits de douane actuels et potentiels des États-Unis augmentent considérablement ce risque. « Avec l’accent mis sur les droits de douane actuels sur l’acier et l’aluminium et la date limite du 2 avril fixée par l’administration américaine pour la mise en œuvre de droits de douane spécialisés, ces politiques commerciales ont introduit de l’incertitude et perturbent déjà les relations commerciales solides entre le Canada et les États-Unis, en augmentant l’incertitude et en minant la confiance », déclare M. Lewin. Ces droits de douane sur des exportations clés comme l’aluminium, l’acier et les produits laitiers pourraient entraîner de graves pressions économiques et répercussions sur les industries canadiennes.
Pour atténuer ces effets défavorables, le gouvernement canadien recherche une solution négociée avec l’administration américaine, tout en se concentrant sur la diversification économique et des politiques budgétaires robustes. L’élaboration de stratégies pour gérer les risques associés aux droits de douane américains constitue un élément clé de cette approche.
2. La pénurie de main-d’œuvre et de talents
La pénurie de main-d’œuvre constitue un autre défi majeur pour le Canada.
Selon Statistique Canada, le taux de natalité en 2024 était de 10,006 naissances pour 1 000 personnes, un recul de 0,66 % par rapport à 2023. Le vieillissement de la population et la baisse du taux de natalité contribuent à la réduction des effectifs, exacerbant la pénurie de talents dans divers secteurs.
Le Rapport du FEM souligne l’envergure mondiale de ce problème, alors que les pays se disputent les travailleurs qualifiés sur un marché du travail de plus en plus compétitif. Au Canada, les secteurs comme les soins de santé, la technologie et l’ingénierie sont particulièrement touchés. « Pour s’attaquer à ces risques, des stratégies globales sont nécessaires, » affirme M. Lewin. « Il s’agit notamment des politiques d’immigration qui attirent les travailleurs qualifiés, de l’investissement en éducation et en formation, et de la création d’un environnement de travail inclusif pour conserver les talents. »
3. L’inflation
L’inflation, qui s’élève actuellement à 2,6 %, reste une préoccupation importante pour le Canada en raison de ses répercussions directes sur le coût de la vie et la stabilité économique.
Le Rapport du FEM souligne que les pressions inflationnistes découlent des perturbations à la chaîne d’approvisionnement, de l’augmentation des prix de l’énergie et des politiques monétaires. L’inflation peut éroder le pouvoir d’achat, réduire les épargnes et créer de l’incertitude pour les entreprises et les consommateurs, tandis que les droits de douane de représailles du Canada en réponse à ceux des États-Unis pourraient également exacerber l’inflation et entraîner potentiellement une augmentation des coûts de biens importés et une hausse des prix pour les consommateurs qui s’ajouterait au coût de la vie. « Des politiques monétaires proactives, une surveillance vigilante des tendances en matière de prix et des mesures pour accroître la résilience de la chaîne d’approvisionnement peuvent constituer des stratégies clés pour gérer les risques inflationnistes, » suggère M. Lewin.
4. La pauvreté et les inégalités
Le Rapport du FEM souligne que l’écart grandissant entre les riches et les pauvres représente un risque mondial majeur, qui touche de manière disproportionnée les communautés autochtones, les groupes marginalisés et les familles à faible revenue. Cette situation entraîne des répercussions importantes sur la cohésion sociale et la stabilité politique. « La promotion de politiques économiques inclusives, de programmes sociaux ciblés et d’investissements en éducation et en santé a contribué à réduire ces inégalités, » déclare M. Lewin. « La réduction de la pauvreté et des inégalités est essentielle pour avoir une société plus équitable et prospère. »
5. Les conséquences négatives des technologies d’intelligence artificielle, la désinformation et la mésinformation
Les progrès rapides des technologies de l’intelligence artificielle (IA) offrent des occasions sans précédent de révolutionner les industries et d’améliorer l’efficience, mais présentent également des risques importants s’ils ne sont pas correctement réglementés. Même si l’IA soutient de nombreux rôles, le Rapport 2025 du FEM met en garde contre ses conséquences négatives, dont les déplacements d’emploi, les dilemmes éthiques et les menaces à la sécurité. Au Canada et dans de nombreux autres pays, l’intégration des technologies de l’IA pourrait entraîner des pertes d’emplois dans certains secteurs, exacerbant ainsi la pénurie de main-d’œuvre et de talents.
La désinformation et la mésinformation continuent également de susciter des préoccupations croissantes. Le Rapport du FEM souligne la nature omniprésente des fausses informations amplifiées par les médias sociaux et les plateformes numériques qui représentent une menace grandissante pour le tissu social et les processus démocratiques du Canada. Au pays, la désinformation peut miner la confiance du public, alimenter la polarisation et entraver une gouvernance efficace, comme le montrent les effets néfastes de la désinformation pendant la pandémie de COVID-19 sur les efforts de santé publique.
Zurich souligne l’importance d’établir des cadres réglementaires robustes, de promouvoir des pratiques éthiques en matière d’IA et d’investir dans la requalification de la main-d’œuvre. Pour lutter efficacement contre la mésinformation et la désinformation, il est essentiel de mettre en place des programmes complets d’éducation aux médias, des mécanismes solides de vérification des faits et une collaboration entre le gouvernement, les sociétés de technologie et la société civile.
Les préoccupations climatiques continuent de dominer à long terme
Plus tôt cette année, CatIQ, le fournisseur canadien d’indices des pertes et des expositions assurées, a annoncé que le Canada a été confronté à des pertes assurées sans précédent de 8,5 milliards de dollars en 2024, ce qui en fait l’année la plus coûteuse de notre histoire en ce qui a trait aux conditions météorologiques extrêmes. Même s’ils ne figurent pas parmi les cinq principaux risques au Canada au cours des deux prochaines années, les phénomènes météorologiques extrêmes devraient devenir encore plus préoccupants qu’ils ne le sont déjà, ce risque figurant en tête de liste des risques sur dix ans pour la deuxième année consécutive. Les risques environnementaux sont devenus la principale source de préoccupation à long terme et devraient s’intensifier au cours de la prochaine décennie, selon le Rapport du FEM. Ces risques soulignent le besoin urgent de stratégies à long terme pour sauvegarder les écosystèmes, sécuriser les ressources et atténuer les impacts liés au climat. Relever ces défis nécessite un engagement mondial en faveur de la durabilité et d’approches innovantes.
Un paysage de risques interconnectés
Les décideurs politiques et les entreprises doivent absolument adopter une perspective à long terme et tenir compte du contexte plus large au moment d’élaborer des politiques, plutôt que de traiter les risques de manière isolée. Comme l’explique M. Lewin, « Ces risques créent un effet domino : l’IA a le potentiel d’accroître les inégalités en favorisant le capital et les investissements par rapport au travail. Le tout, combiné à la désinformation, attise le nationalisme qui peut entraîner des problèmes géopolitiques et des politiques économiques isolationnistes, ainsi que des pressions pour limiter l’immigration, ce qui peut causer de nouveaux défis économiques. »
En reconnaissant la nature interconnectée de ces risques, il est possible d’élaborer des stratégies plus globales pour y faire face efficacement.
La voie à suivre
Le Canada est confronté à un ensemble complexe de risques mondiaux qui nécessitent des stratégies proactives et multidimensionnelles. Les ralentissements économiques, les pénuries de main-d’œuvre et de talents, l’inflation, la pauvreté et les inégalités, les conséquences négatives des technologies d’IA, la désinformation et les préoccupations climatiques globales constituent des défis majeurs qui nécessitent une attention particulière. En s’appuyant sur les conclusions du Rapport sur les risques mondiaux 2025 du Forum économique mondial et de Zurich, le Canada peut élaborer des politiques et des initiatives résilientes qui l’aideront à gérer ces risques et à assurer un avenir stable et prospère à ses citoyens.
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