Rapport sur les risques mondiaux 2022 : le changement climatique en mode de crise

Report31 décembre 2022

Le 17e rapport annuel sur les risques mondiaux du Forum économique mondial met l’accent sur les crises environnementales et sociales, des risques mondiaux qu’une pandémie persistante ne peut plus éclipser.
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Le Rapport sur les risques mondiaux (Global Risks Report — offert en anglais seulement) du Forum économique mondial (FEM) tire la sonnette d’alarme sur des menaces qui ne peuvent plus être éclipsées par la COVID-19. Une crise climatique et les bouleversements sociaux croissants sont deux des principaux risques dont il est question dans le 17e rapport annuel, qui, comme ses prédécesseurs, examine les risques émergents et en évolution que devra affronter le monde au cours des dix prochaines années.

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*Offert en anglais seulement.

Il ne faut cependant pas penser que les auteurs du rapport ignorent les effets négatifs persistants de la pandémie, qui en est à sa troisième année, et qui ont influencé directement ou indirectement bon nombre des principaux risques économiques et sociétaux. Toutes ces turbulences, y compris la persistance de la pandémie, ont contribué à alimenter la crainte de la plupart des spécialistes que la reprise économique mondiale sera volatile et inégale au cours des trois prochaines années.

Néanmoins, les préoccupations climatiques — notamment les conditions météorologiques extrêmes, l’échec des mesures climatiques et la perte de la biodiversité — dominent l’enquête sur la perception des risques mondiaux (Global Risks Perception Survey — en anglais seulement) du rapport, qui recense les 10 principaux risques à court, moyen et long terme, ainsi que la liste des 10 principaux risques mondiaux en fonction de leur gravité. (L’enquête, menée auprès de 1000 spécialistes et leaders en matière de risques mondiaux, sert de base au rapport élargi.) De plus, le rapport met en garde contre les inégalités sociales croissantes, créées par une foule d’événements. Selon les auteurs, «?empêcher le monde de s’éloigner les uns des autres sera décisif pour rétablir la confiance et mobiliser une coopération toujours aussi cruciale au sein des sociétés et entre les pays?». Leur appel à un consensus mondial et à un leadership collaboratif est un thème qui revient tout au long du rapport.

Le Rapport sur les risques mondiaux 2022 décompose les risques interconnectés et souvent concurrents auxquels la planète est confrontée en ciblant les défis que le monde ne peut se permettre d’ignorer, notamment les suivants :

  • Le changement climatique : sans consensus mondial, le désordre règne. Alors que le changement climatique continue de favoriser des phénomènes météorologiques extrêmes, notamment les sécheresses, les incendies, les inondations et la disparition des espèces, l’absence d’une action mondiale cohérente et la réticence de certains dirigeants à renoncer à des gains politiques et économiques à court terme risquent de faire obstacle à des solutions significatives. Selon les auteurs, «?une transition ordonnée et inclusive vers le net zéro — l’état dans lequel les gaz à effet de serre émis dans l’atmosphère sont équilibrés par leur élimination de l’atmosphère — pourrait être aussi transformatrice pour les économies et les sociétés que l’ont été les révolutions industrielles passées?». Malheureusement, les «?trajectoires divergentes entre les pays et les secteurs créent des obstacles à la collaboration et à la coopération?», soulignent les auteurs. Le rapport prévoit que l’inaction totale en matière de climat coûtera entre 4 et 18 % du PIB mondial. «?Outre la destruction continue de la nature, le changement climatique pourrait provoquer des boucles de rétroaction cataclysmiques qui entraîneraient les écosystèmes au-delà de leur point de bascule — et finiraient par rendre futile tout effort de décarbonisation.?»
  • Plus la dépendance numérique augmente, plus les cybermenaces augmentent. Selon le rapport, l’échec de la cybersécurité se classe parmi les dix risques qui se sont le plus aggravés depuis le début de la crise de la COVID-19. La dépendance numérique croissante, qui existait avant la crise de la COVID-19 et a depuis explosé, a transformé les entreprises et les sociétés du monde entier. Elle a également créé des risques de cybersécurité en cascade. En 2020, les attaques de logiciels malveillants ont augmenté de 358 % et celles des logiciels rançonneurs, de 435 %. Selon le Rapport, les attaques «?dépassent la capacité des sociétés à les prévenir ou à y répondre efficacement.?» L’essor des cryptomonnaies a permis aux cybercriminels de percevoir des paiements avec peu de risques de détection, et la dépendance numérique de leurs victimes accroît leur volonté de payer des rançons. Le rapport met également en garde contre des risques moins tangibles, comme la désinformation, la fraude et l’absence de sécurité numérique, qui suscitent la méfiance du public et l’instabilité politique.
  • La divergence entre les nantis et les démunis. Les retombées économiques de la pandémie, dont il est question dans le rapport de l’an dernier, ont «?créé des déséquilibres sur le marché du travail, des politiques protectionnistes et des écarts croissants en matière d’éducation et de compétences, au risque de diviser le monde en trajectoires divergentes?», soulignent les auteurs. Actuellement, les économies avancées, même si elles sont toujours aux prises avec la pandémie, ont largement bénéficié d’un déploiement des vaccins réussi, de transformations numériques qui ont permis de mettre en place des mesures d’accommodement pendant les confinements, et de nouvelles occasions de croissance. Pour les nations sous-développées, les faibles taux de vaccination ont pesé sur les systèmes de santé. Dans les 52 pays les plus pauvres, selon le rapport, seulement 6 % de la population a été vaccinée. De plus, contrairement à la croissance du PIB des économies avancées, qui devrait atteindre 0,9 % d’ici à 2024, les pays en développement (à l’exception de la Chine) auront une croissance de 5,5 % inférieure à celle prévue avant la pandémie, une situation exacerbée par les crises sanitaires, le manque de ressources numériques et la stagnation du marché de l’emploi.
  • L’itinérance et l’insécurité croissante dans le monde. La migration crée une situation précaire que le rapport considère comme une préoccupation importante à long terme, d’autant plus que de nombreux pays imposent des politiques qui dressent des barrières élevées aux migrants à la recherche de refuge et d’occasions. La «?crise de subsistance?» pour une grande partie de la population mondiale figure parmi les risques potentiellement les plus graves au cours de la prochaine décennie. La COVID-19 a décimé les économies et a créé des difficultés sanitaires et économiques à grande échelle, entraînant une incertitude financière pour des millions de personnes et une recherche d’opportunités en dehors de leur pays d’origine. De plus, comme le souligne le rapport, les crises environnementales et politiques ont entraîné des «?migrations involontaires?», obligeant des millions de personnes à fuir. Tous n’ont pas réussi à trouver un endroit sûr pour s’établir : quatre millions de migrants sont restés apatrides en 2020, le nombre le plus élevé de la dernière décennie.
  • Des pierres d’achoppement dans la course à l’espace. Alors que des entreprises commerciales financent des expéditions privées dans l’espace, les auteurs mettent en garde contre ce nouveau «?domaine de risque?». Ces nouveaux explorateurs de l’espace, motivés en partie par l’obtention d’avantages commerciaux dans l’offre de services par satellite et de communications liées à l’internet, introduisent une variété de calamités potentielles, en particulier en raison, selon le rapport, d’une gouvernance mondiale limitée et dépassée. «?L’une des conséquences de l’accélération de l’activité spatiale est un risque accru de collisions, qui pourrait avoir un impact sur les orbites où se trouvent des systèmes clés, d’endommagement des équipements spatiaux précieux ou du déclenchement des tensions internationales?», souligne le rapport. «?Les systèmes clés touchés pourraient inclure l’internet et tout ce qui en dépend, les armes de précision, les systèmes d’alerte précoce et le réseau du système de localisation GPS, essentiel aux systèmes de communication, aux réseaux électriques et aux réseaux financiers.

L’édition de cette année comprend également une synthèse internationale, recueillie par le biais de l’enquête d’opinion du FEM, auprès de 12?000 personnes interrogées dans 124 pays, qui identifient ce qu’elles considèrent comme des risques critiques à court terme.
Le Rapport sur les risques mondiaux 2022 cite également des leçons positives en matière de résilience que le monde a tirées de la pandémie. La crise de la COVID-19 a nécessité une collaboration et une communication à l’échelle internationale, non seulement entre les gouvernements, mais aussi entre les entreprises et les communautés. Ces leçons de résilience illustrent le thème récurrent du rapport, à savoir qu’il est essentiel d’apporter une réponse mondiale coordonnée à tous les défis auxquels la planète est confrontée, en adoptant une vision à long terme de la gestion des risques.

Zurich Insurance Group est fier d’être un partenaire stratégique du Forum économique mondial dans l’élaboration du Rapport sur les risques mondiaux 2022 conçu pour identifier, comprendre et naviguer dans des paysages de risques en constante évolution. Les partenaires stratégiques comprennent également Marsh McLennan et SK Group, ainsi que des conseillers universitaires de l’Oxford Martin School (Université d’Oxford), de l’Université nationale de Singapour et du Wharton Risk Management and Decision Processes Center (Université de Pennsylvanie).

En tant que chef de file dans la compréhension des risques émergents et en évolution du monde, Zurich s’engage à aider ses clients et les communautés que nous servons dans le monde entier à construire un avenir durable grâce à la prévoyance et à l’innovation.